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#18 - D'un bout du globe à l'autre

  • Photo du rédacteur: Tanguy Joannot
    Tanguy Joannot
  • 31 mai 2015
  • 5 min de lecture

A la question « Où se trouve l’autre bout du monde depuis la France ? » on entend souvent deux réponses. Certains pensent immédiatement à l’Alaska, le grand Nord du continent Américain où les ours polaires et les grizzlis règnent en maîtres. D’autres rêvent du Sud de l’Océan Pacifique, les petites îles de Micronésie et surtout de ce pays dont on n’entend parler qu’à l’approche de la Coupe du Monde de rugby : la Nouvelle-Zélande.

Cette semaine, nous avons quitté l’Alaska, et nous sommes désormais au Nord de Auckland, en Nouvelle-Zélande. Le mot « antipode » prend pour nous tout son sens !

La semaine a été courte, quelque peu fatigante mais surtout riche en belles découvertes.

Elle a en effet été, précisons-le, la semaine la plus courte de notre vie. En traversant l’Océan Pacifique d’Ouest en Est, nous avons perdu une journée. Les Travelling Farmers ne connaîtront par conséquent jamais le mercredi 27 mai 2015.

Il nous a fallu près de 40 heures de périple pour relier ces deux pôles. D’abord, une première nuit de vol nous a amenés à Los Angeles. Il est assez surprenant de parcourir en 6 heures d’avion seulement le chemin qui nous avait demandé un mois d’efforts quotidiens sur la route en sens inverse. Peu désireux de découvrir de nouveau la ville de Los Angeles, nous avons ensuite préféré attendre toute la journée à l’aéroport notre vol final, celui qui nous mènerait pour la première fois en Océanie. Après une douzaine d’heures de vol enfin, nous avons atterri à 5 heures du matin en Nouvelle-Zélande.

Quelle surprise pour nous de découvrir que l’hiver en Nouvelle-Zélande n’est pas aussi rude que nous l’imaginions ! Le climat à Auckland, situé au Nord de l’île du Nord du pays, est en effet beaucoup plus tempéré que nous le pensions. Ce n’est que sur l’île du Sud que les températures s’effondrent durant l’hiver et que la neige recouvre une grande partie du territoire. Cette dernière île est d’ailleurs la plus prisée en général par les touristes visitant le pays, mais elle est également réputée très similaire à l’Alaska. Nous avons donc décidé de concentrer notre mois au Nord du pays afin d’éviter le grand froid et surtout de découvrir des paysages inconnus.

Auckland, capitale de la Nouvelle-Zélande, est une ville vraisemblablement agréable à vivre. Par ses rues en pente et sa proximité à la mer, elle rappelle fortement San Francisco. Quelques heures durant nous découvrons cette ville surprenante avant de vite nous en échapper. Une impression de déjà-vu s’empare de nous à chaque nouvelle grande ville que nous croisons. Partout il nous semble retrouver le même type de personnes, la même structure, la même atmosphère.

Nous sautons donc dans un bus partant vers le Nord, en direction de la première ferme dans laquelle nous avions prévu de travailler. Très vite, un paysage spectaculaire s’offre à nous. Sous un soleil étincelant, nous voyons apparaître de grandes plaines très vallonnées et très vertes. Pendant plus d’une heure, nous remontons le long de la côte Est de l’île, au milieu des vaches et des moutons qui nous semblent paisiblement heureux dans les vastes espaces qui leur sont offerts.

Arrivés à Warkworth, nous rencontrons notre futur hôte : Ian. Vif et plein d’énergie, Ian nous sort vite de l’état de somnolence contemplative dans laquelle nous étions plongés. Nous apprenons, amusés, qu’il a vécu 4 ans à Homer (ce petit port de pêche d’Alaska que nous venions de quitter) où il réparait des bateaux de pêche. Sa maison est belle, et son terrain est exceptionnel, mieux que nous aurions pu l’imaginer. Avec sa femme, Marcia, ils possèdent en effet une quinzaine d’hectares qu’ils partagent avec leurs 18 moutons et 14 vaches. Leur maison est située au pied d’une colline imposante, et c’est sur celle-ci que vivent les animaux. La vue depuis le haut de la colline est sans égal : à l’est l’on peut apercevoir l’Océan, et à l’ouest s’étendent à perte de vue les vallons caractéristiques de la Nouvelle-Zélande.

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La vue depuis le haut de la colline avec la ferme en contrebas

C’est ici que nous passerons donc les deux prochaines semaines, avec le désir de retrouver le plaisir d’une vie totale à la ferme que nous avions connue en Uruguay. Il nous faut pour cela parvenir à nous déconnecter de nouveau de l’Internet pendant la semaine, ce qui a été dur de respecter aux Etats-Unis. Il nous faut également nous satisfaire d’avoir de nouveau pour seuls divertissements le travail physique, la lecture, l’écriture et le sport. La compagnie de Ian et Marcia nous sera certainement pendant ce temps là des plus agréables, et nous permettra de découvrir une culture qui nous est inconnue. « Il est difficile d’être plus Kiwis que nous le sommes » nous a assuré Marcia dont la famille vit en Nouvelle-Zélande depuis près de 200 ans.

Vendredi, après près d’une semaine entière de transition, nous avons donc enfin pu reprendre le travail à la ferme !

Dès le premier jour, Ian nous a aidé à perfectionner notre technique de coupe du bois à la hache, et nous a appris à réparer les clôtures limitant les différents pâturages des moutons. Comme nous l’avions appris en Oregon, élever du bétail en extérieur, c’est avant tout entretenir des kilomètres de piquets et de barbelés.

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Les habitantes du lieu

Au détour d’une conversation, Marcia nous a appris une pratique courante ici en Nouvelle-Zélande et qui nous a impressionnée. Juste avant que les brebis mettent bas, on tond leur laine afin qu’elles aient froid. Pourquoi tant de cruauté penses-tu? Car une brebis qui a froid s’occupera mieux de ses agneaux qu’elle considèrera comme plus fragiles. Cette petite anecdote renforce notre admiration pour les fermiers qui depuis des millénaires perfectionnent le fonctionnement de la nature, et l’aide à donner le meilleur d’elle-même.

Et en échange de nos cinq heures de travail quotidien, nous avons en effet le droit au meilleur de la nature ici : encore une fois nous mangeons comme des rois. Hier soir, il a fallu quatre heures pour cuire la cuisse d’un agneau de la ferme, mais nous avions rarement dégusté si bonne viande.

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De la bonne viande en devenir

Le monde de la ferme semble loin du mode de vie de beaucoup de Français, mais ce n’est pas le cas en Nouvelle-Zélande où le poids de l’agriculture dans l’économie, mais surtout dans le mode de vie des kiwis est énorme. Si le rêve d’une famille française est d’élever ses enfants dans une maison avec un petit jardin, la mode est ici aux « Lifestyle Block », sortes de petites fermes familiales. Dans ce modèle, au moins un des deux parents travaille « en ville » et les enfants bénéficient d’un cadre de vie naturel en grandissant entre quelques poules, vaches et moutons. Deux sociétés différentes, deux rêves familiaux différents !

Autre particularité de la Nouvelle-Zélande : la proximité culturelle avec le Royaume-Uni. Faisant partie intégrante du Commonwealth, les kiwis parlent avec un très (trop ?) fort accent british, s’arrêtent de travailler à 10h et à 15h pour le tea-time, dînent à 18h et demain est un jour férié pour cause … d’anniversaire de la Reine !

Contre toute attente également, tous ceux que nous avons rencontrés pour le moment ont montré un désintérêt total pour le Rugby traditionnel à 15 joueurs qui se pratique en Europe. Ici, beaucoup suivent avec une passion incroyable le championnat de Rugby à 13, sport dont les Néo-Zélandais sont champions du monde. C’est le cas de nos hôtes qui nous emmènent aujourd’hui assister au match de l’équipe locale, les Warriors.

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Go Auckland Warriors !

Nous te raconterons cela la semaine prochaine et te tiendrons au courant de nos découvertes après une plus mûre expérience parmi les Kiwis.

En bonus, une vidéo de notre travail de cette semaine:

D’ici là nous te souhaitons une merveilleuse semaine,

A dimanche prochain !

 
 
 

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